L'enseignement de l'informatique tel qu'il se met en place en CPGE
à la rentrée 2013 est le fruit d'une prise de conscience tardive mais que nous pensons
salutaire. Avec ce site nous voulons apporter une (modeste) contribution à son développement.
Nous savons déjà, et nous écrivons ces lignes avant la rentrée 2013, combien certains enseignants
se sont dèjà mis au travail...
Nous pensons pourtant utile de rappeler ces deux citations du rapport publié par
l'Académie des Sciences en mai 2013, en souhaitant qu'elles multiplient l'ardeur des uns
et ouvrent les yeux des autres:
Pour les CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), augmenter
le volume horaire dédié à l'enseignement d'informatique.
Le volume actuellement proposé de deux heures en première année et une
heure en seconde année ne saurait suffire à couvrir les besoins culturels
et professionnels des étudiants de ces classes (page 5)
Notons que la France se présentait elle-même dans les années 1980 comme un grand acteur
industriel de l'informatique, en particulier pour le logiciel. C'est loin d'être resté le cas, même si la
recherche française est restée de haut niveau mondial (...). La France
reste compétitive en termes de services informatiques (SSII), mais est faible dans l'édition de
logiciels, où une seule société française figure parmi les 100 premières entreprises mondiales. Au
moment où la reconstruction industrielle est à l'ordre du jour, mais surtout centrée sur les
entreprises en difficulté, il est indispensable de constater la faiblesse dommageable de notre
industrie par rapport à l'extraordinaire expansion mondiale du domaine, ainsi que le nombre élevé
d'entreprises informatiques françaises qui deviennent étrangères pour cause de succès, ce qui n'est
pas vraiment le meilleur signe possible de santé et d'indépendance industrielles pour l'avenir de
notre pays. Nous pensons que notre déclin actuel dans un sujet aussi fondamental pour l'avenir est
largement dû à une reconnaissance tardive et limitée de la discipline dans les grandes écoles, dans
l'enseignement secondaire, et dans la société française en général. L'opinion était autrefois assez
répandue que l'informatique n'était pas une science et ne devait donc pas être enseignée, voire que
c'était une mode qui allait passer (...)
La situation peut être inversée en mettant en place un vrai enseignement d'informatique en tant que
science et pas seulement usage, conforme au haut niveau traditionnel de l'enseignement scientifique
en France, ainsi qu'à la place de la science dès l'école primaire, progressivement restaurée depuis
1996 par l'action de l'Académie (voir La main à la pâte).
(pages 9-10) ;
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